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À table avec : un couple de producteurs passionnés
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Quand une productrice de lait rencontre un producteur de fraises et de framboises, ça doit bien donner les plus grands experts en lait frappé aux fraises de la province, non? On leur a demandé.
Comme le lait et les fraises d’automne, ils vont bien ensemble. Elle, c’est la productrice laitière Marie-Lyne Tremblay, copropriétaire de la Ferme Majestic. Lui, c’est David Côté, producteur maraîcher, à la tête des Jardins Abbotsford. Ne cherchez pas : ils ne se sont pas rencontrés dans L’Amour est dans le pré, mais bien au fil de leurs activités agricoles en Montérégie. Onze ans plus tard (leur couple est pas mal plus fort que le rhume des foins!), les deux agriculteurs perpétuent la grande tradition familiale, où l’amour de la terre se transmet de génération en génération. Parents de trois petites filles au prénom de fleur (normal, ils ont aussi une ferme florale!), ces amoureux de bons produits d’ici passent à table et nous donnent leurs meilleurs trucs gourmands.
Marie-Lyne, il paraît que vous êtes vraiment, mais vraiment gaga de vos vaches… Comment cette passion vous est-elle tombée dessus?
« J’ai grandi sur une ferme laitière. J’ai toujours aimé les vaches. Ce sont des bêtes sensibles, dociles et sociables. Avec les années, j’ai développé une passion pour celles en pâturage, nourries à l’herbe. Je suis d'ailleurs en transition biologique avec mon troupeau de 50 vaches Jersey et Guernesey. J’avoue que j’ai aussi un faible pour les petits veaux. Chaque jour, je m’assure que le colustrum [le premier lait maternel] donné à chaque nouveau-né provient de nos meilleures vaches. Prendre soin de ces p’tits veaux-là m’importe grandement, car ils formeront notre prochain troupeau! »
Cet amour fou de vos bêtes, vous comptez le transmettre à vos trois filles?
« C’est déjà fait! Hier, l’une d’elles a redressé avec succès la patte d’un veau pendant le vêlage. C’était beau à voir. J’élève mes trois filles sur la même ferme laitière où j’ai grandi. Leur transmettre l’amour des vaches, c’est ma principale motivation. D’ailleurs, c’est bien parti pour qu’on garde la ferme dans la famille pour une quatrième génération! »
Racontez-nous votre premier souvenir gourmand à la ferme familiale.
« C’est le fromage, le beurre et le pain de ménage que faisait ma grand-mère. Je me vois encore ouvrir la porte du petit garde-manger où elle gardait tout ça au frais! »
Et vous, David, racontez-nous vos souvenirs gourmands liés aux petits fruits des champs.
« Pour moi, y’a rien de plus magique que l’arôme d’un fruit chaud, mûri au soleil. Je suis né dans les fraises et les framboises! [rires] Ça fait que, j’ai l’appel du fruit ancré bien profond en moi. Quand j’en vois un qui m’appelle, j’ai juste une envie, c’est de le cueillir! Chez nous, l’amour du lait et de la crème glacée, c’est pas mal intense! [rires] Prenez le verre de lait; je le sors pas juste du frigo. Euh, nenon! Moi, je le sers très froid après l’avoir fait mousser dans un shaker à gin! Mes filles adorent ça. Je fais pareil pour leur lait au chocolat. »
Vous devez boire du lait frappé aux fraises pas mal souvent, on se trompe?
Marie-Lyne : « Non! Ces temps-ci, on teste des recettes de lait frappé et de crème glacée aux petits fruits. Le soir, on prépare les petits fruits en famille à la table de cuisine et on fait des essais dans la machine à crème glacée industrielle que j’ai achetée. »
David : « On trippe comme des malades sur la crème glacée aux fraises. Marie-Lyne s’apprête d’ailleurs à en commercialiser une! J’ai même un petit troupeau de vaches, prévu pour la transformation. Ça nous permettrait de valoriser nos petits fruits et de leur donner une deuxième vie à notre kiosque maraîcher… »
Parlant de petits fruits, on veut savoir ce qui rend les fraises d’automne si spéciales!
David « Elles se dégustent de juillet jusqu’à la première gelée, vers la mi-octobre. Elles sont généralement plus fermes que celles d’été, mais chaque variété a ses particularités. L’albion est plus parfumée et savoureuse. La seascape, plus juteuse et acidulée. Tandis que les florida beauty et murano, nouvellement arrivées dans nos parcelles, se démarquent par leur arôme et leur chair très goûteuse. Servies nature, avec de la crème épaisse ou de la crème glacée, elles prolongent les plaisirs de l’été! »
Wow, on aime ça! Et comme vous aimez vraiment faire des journées de 16 heures, vous vous êtes convertis à l’autocueillette de fleurs! C’est le bouquet, ça, non?
Marie-Lyne : « Mais non! [rires] J’ai semé mes premières fleurs il y a onze ans. J’avais envie de faire des bouquets que je vendais pour des événements privés, dans les environs. Mais à la naissance de ma troisième fille, j’ai manqué de temps. J’ai donc converti mes champs à l’autocueillette. J’en suis à ma quatrième saison et ça marche vraiment bien! »
David : « L’autocueillette de fleurs, c’est un beau virage vers l’autonomie agricole! »
Parlant de fleurs, vous avez donné un prénom de fleur à chacune de vos trois filles : Daisy, Dahlia et Daphné.
David : « Comme leur grand-mère s’appelle Marguerite, on voulait poursuivre la tradition. Et puis, si chaque prénom commence par “Da”, c’est aussi pour perpétuer le nom des Jardins d’Abbotsford et des Jardins Damaco [auquel David est associé avec son frère]. »
Marie-Lyne : « Ça fait longtemps qu’on prépare la transmission de la ferme familiale à nos filles. Elles sont notre plus belle promesse d’avenir! »
3 gourmandises au lait et aux petits fruits
Le duo de producteurs nous dit comment « pimper » nos classiques préférés.
1. Lait mousseux
Une grande portion de lait bien froid et riche en matières grasses (jamais moins de 3,5 % pour obtenir une mousse parfaite!) et un vigoureux coup de shaker, refroidi lui aussi, ça donne un lait très mousseux, prêt à déguster. À essayer aussi avec le lait aromatisé à la fraise ou au chocolat.
2. Bol fruité
Un petit (ou grand) bol rempli de fraises d’automne ou de framboises d’automne fraîches qu’on recouvre de lait froid, déjà moussé au bâton mélangeur, et qu’on nappe d’un généreux filet de sirop d’érable : ça te comble un p’tit creux en moins de deux!
3. Lait frappé
Le secret d’un bon milkshake? Ça commence avec une mesure de crème glacée, sortie quelques minutes avant du congélateur, pour une mesure et demie de lait frais, riche en matières grasses, et quelques fraises et/ou framboises d’automne fraîches. Puis on mixe le tout au bâton mélangeur (ça fait moins de vaisselle que si on utilisait un robot). Si la préparation est trop épaisse, on ajoute un peu de lait et c’est prêt!