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Manger local 365 jours par année

Manger local 365 jours par année

Manger local, ça peut avoir l’air compliqué. Pourtant, c'est avant tout une belle façon de se régaler avec des aliments frais et savoureux, tout en soutenant nos producteurs d'ici. Mais est-ce que ça se peut, manger local toute l’année? Et est-ce que c’est accessible à tout le monde? C'est ce qu'on a demandé à Julie Aubé, nutritionniste et véritable spécialiste de l'alimentation de proximité.

Vous avez envie de vous y mettre, sans vous transformer en maraîcher du jour au lendemain? Parfait! Voici comment embarquer dans le mouvement à votre rythme.

D’abord, « manger local », qu’est-ce que ça veut dire?

Que ce soit à cause du contexte socio-économique actuel ou des enjeux environnementaux, l’expression «manger local» est sur toutes les lèvres. On l’entend partout, et avec raison! Quand on en parle avec Julie Aubé, grande ambassadrice de l’alimentation d’ici, elle nous propose d’emblée un petit détour linguistique en disant préférer l’expression «manger près». Pourquoi? Parce que le mot près apporte une petite nuance qui lui plaît.

« Si manger local met l’accent sur la proximité géographique, manger près évoque d’autres formes de proximité qui sont tout aussi importantes. Manger près, c’est choisir des aliments locaux qui sont, le plus possible, près de la nature et de leur nature, mais surtout, près des gens », explique la nutritionniste.

Manger local (ou manger près), c’est donc chercher à se rapprocher de ceux et celles qui cultivent, élèvent et transforment ce qui se retrouve dans notre assiette. C’est s’intéresser à la provenance de nos aliments, aux richesses de nos régions et mettre un visage, une histoire derrière les produits qu’on sert à notre table.

Bref, manger local, ce n’est pas juste une tendance, c’est une façon de vivre notre territoire. Et c’est une habitude savoureuse à adopter pour longtemps! Ça a l’air gros, dit comme ça? Rassurez-vous, Julie a un plus d’un tour dans son assiette! Voici quelques-unes de ses astuces pour nous simplifier la vie, une bouchée à la fois.

Astuce # 1: Partir d’un aliment et non d’une recette

Des recettes, ce n’est pas ça qui manque (allô les mille et une recettes de Recettes d’ici!). Salades, pâtes, viandes, tofu, desserts, alouette: tout est à portée de clic, peu importe la saison. Et comme tous les ingrédients sont accessibles en tout temps, même au cœur de l’hiver, on peut tout cuisiner en fonction de ses envies.

Mais en février, pourquoi ne pas s’inspirer de ce que la saison froide a de meilleur à offrir? Pourquoi ne pas se demander: «Qu’est-ce que je peux cuisiner avec un chou, une betterave ou mon légume racine préféré? Un gratin réconfortant, un sauté coloré, une plaque de légumes-racines bien rôtis?» Partir d’un aliment de saison plutôt que d’une recette, c’est déjà un pas dans la bonne direction pour favoriser les aliments locaux. En plus, vos papilles et votre portefeuille vous remercieront! Pas mal, non?

Psitt, pour vous aider à trouver des recettes élaborées à partir des aliments de saison, vous pouvez consulter les recettes d’été, les recettes d’automne, les recettes d’hiver et les recettes du printemps de Recettes d’ici!

Astuce # 2: Explorer de nouveaux points d’approvisionnement

Pas toujours évident de dénicher les produits locaux et de saison à travers l’offre abondante des étalages. (Petit truc pour les produits laitiers: repérez le logo de la petite vache bleue!) En choisissant de faire une partie de votre marché dans ce qu’on appelle les circuits courts (les marchés publics, les producteurs de votre coin, les petites épiceries, les fermiers de famille), les aliments locaux vous sauteront aux yeux… et dans votre panier!

« Comme on est habitué à ce que tout soit disponible à l’année, les saisons n’existent plus dans nos habitudes de consommation alimentaire. En achetant dans des circuits courts, on renoue avec le fait qu’on vit dans un pays qui a des saisons et on les savoure davantage », ajoute Julie.

Les points d’approvisionnement des circuits courts nous exposent tout naturellement à ce qui pousse et ce est produit ici et maintenant. Les fruits et les légumes, bien sûr, mais aussi le https://www.lafamilledulait.com/fr, les œufs, le yogourt, le fromage, le pain et les viandes! Les points d’approvisionnement des circuits courts nous exposent tout naturellement à ce qui pousse et ce est produit ici et maintenant. Les fruits et les légumes, bien sûr, mais aussi le lait, les œufs, le yogourt, le fromage, le pain et les viandes!

Astuce #3: Déjouer le mythe « local = cher »

C’est bien beau tout ça, mais est-ce que manger local est accessible à tous les portefeuilles? On nous confirme à l’oreillette que oui.

Julie tient à nous le rappeler : « Il faut cesser d’associer “local” et “de luxe”. Ce n’est pas parce que c’est québécois que c’est cher. Prenons nos délicieuses patates, nos pommes du Québec, nos choux, nos légumineuses et nos grains : ils sont locaux, nourrissants et très abordables.»

En demeurant à l’affût de la saisonnalité, il est tout à fait possible de consommer des aliments locaux à juste prix, c’est-à-dire à un coût avantageux à la fois pour les fermiers et pour la clientèle. Avez-vous déjà visité un marché public en septembre? C’est l’abondance de couleurs… et de produits abordables. Julie nous offre ce judicieux conseil: prioriser l’abondance plutôt que la primeur. Par exemple, les premières fraises ou les premières asperges de la saison sont rares, donc plus chères. Mais une ou deux semaines plus tard, alors que les champs débordent? Les prix baissent et tous les portefeuilles y trouvent leur bonheur!

L’équation est toute simple: plus le volume d’aliments récoltés est grand, plus les étalages et les paniers proposés sont volumineux, et plus le rapport quantité/prix vous fera faire des économies. C’est le moment de faire des provisions! Vos réserves débordent déjà? Faites-en profiter votre famille et votre voisinage! Le partage a toujours si bon goût.

Astuce #4: Faire durer l’été grâce à son congélo

Ça mange quoi en hiver, une personne qui consomme local? « On a tendance à penser que manger local, c’est un sport d’été. Mais dans les faits, plein d’aliments d’ici sont accessibles à l’année, comme les œufs, le fromage, le lait, les grains, les légumineuses, la viande et les produits transformés », rappelle Julie. Pour les fruits et légumes, quand le froid s’installe, c’est le moment de faire honneur aux courges, aux carottes, aux panais, aux patates et aux betteraves en les intégrant à vos plats réconfortants!

Vous avez un congélateur? Profitez de l’été pour vous faire des réserves. Petits fruits, maïs sucré égrainé, courgettes râpées, fines herbes du jardin: vous n’aurez qu’à les sortir la saison froide venue pour ensoleiller vos recettes d’hiver préférées. Imaginez: vous ouvrez votre congélo en plein mois de janvier et BAM! Des bleuets du Lac-Saint-Jean qui n'attendent que vous. Mi-am.

Alors non, les plats d’hiver ne sont pas condamnés au brun et au beige! Jaune courge, mauve betterave, orange carotte, blanc panais: l’assiette de chez nous a du pep, même quand il fait frette.

Astuce #5: Profiter des trésors transformés des producteurs locaux

Vous n’avez pas le temps de transformer vos produits d’été pour en faire des provisions ou de vous lancer dans les conserves? Bonne nouvelle: les producteurs d’ici s’en chargent pour vous! Tartinades, marinades, sauces, plats préparés: acheter des produits transformés localement, en pots ou surgelés, c’est une façon ultra-pratique de faire le plein de saveurs d’ici à l’année. Profitez-en pour aller à la rencontre des fermiers de votre coin et laissez-les vous offrir des délices clé en main!

Somme toute, manger local ou manger près toute l’année, ce n’est pas une mission impossible, ni un mode de vie réservé aux foodies ou aux granos. C’est une suite de petits gestes gourmands, pratiques, bons pour nous et pour les gens d’ici. Mais surtout, c’est délicieux!

C’est qui, Julie Aubé?

Nutritionniste, autrice, formatrice, conférencière et ambassadrice de l’alimentation de proximité, Julie partage depuis plus de 15 ans ses découvertes culinaires et ses rencontres avec les producteurs d’ici. Elle a signé plusieurs livres, dont Prenez le champ!, Mangez local!, Mangez local 2! et le roman Cœur de fermière.

Depuis 2017, Julie orchestre les Événements Prenez le champ!, des expériences en milieu agricole créant des ponts entre mangeurs et producteurs. Ces rencontres gourmandes en milieu agricole lui ont d’ailleurs valu un Laurier de la gastronomie en 2018. Depuis quelques années, elle exploite sa propre microferme saisonnière, Roch le fermier, à Saint-Roch-des-Aulnaies. Bref, Julie Aubé incarne à merveille cette philosophie du « manger près » qu’elle défend avec cœur et conviction.

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